Il est minuit moins une. Les chefs du Front commun viennent de poignarder leurs membres et toute la population du Québec dans le dos avec une entente à rabais qui garantit encore plus de dégradation des conditions de travail et des services publics. C’est maintenant aux membres de prendre les choses en main. Il faut voter un « non » retentissant à cette offre ridicule de 17,4 % (sur cinq ans, donc 3,5 % par année !). Et, surtout, il faut remettre la lutte en marche maintenant : grèves, occupations, blocages, tout ce que ça prendra !

Le Front commun avait le gouvernement antisyndical de Legault dans les câbles. La popularité de la CAQ était en chute libre, les membres étaient gonflés à bloc, la population soutenait massivement les syndiqués. Dans de telles circonstances, avoir réussi à obtenir un résultat aussi minable démontre à quel point les « chefs » syndicaux actuels doivent être chassés et remplacés par une direction qui se bat dans l’intérêt des travailleurs et travailleuses. Mais d’abord et avant tout il faut stopper la déroute actuelle et faire plier la CAQ. Les demandes initiales du Front commun — comme 23 % sur trois ans — sont un minimum pour commencer à stopper la dégradation des services publics au Québec. Pour les bureaucrates syndicaux, c’était juste une posture de négos à jeter à la poubelle dès que possible. Mais pour les membres, c’est vital, et c’est ça qu’il faut aller chercher tout de suite.

N’attendez pas les « instances » — les syndicats appartiennent aux membres, pas aux bureaucrates ! Quelques grèves locales bien organisées seraient la base pour faire boule de neige et démarrer la GGI. C’est donc la tâche des militants syndicaux les plus conscients de mobiliser les membres et d’organiser de telles actions maintenant. Tout en continuant de débattre honnêtement de nos différends, nous appelons tous les groupes oppositionnels et militants de gauche dans les syndicats — y compris l’Alliance ouvrière, Révolution communiste (ex-La Riposte) et tous les autres — à travailler dans ce but commun.

Si les ententes proposées passent, ce sera une défaite pour tous les syndicats, et une victoire non seulement pour Legault mais pour la droite en général, qui aura certainement encore plus le vent dans les voiles. Par contre une lutte contre cette entente et contre les dirigeants ouvriers traîtres qui l’ont mise de l’avant pourrait commencer de renverser la vapeur au Québec en faveur des services publics, de la classe ouvrière, des femmes et des plus démunis. Ce sera aussi une source d’inspiration pour nos frères et sœurs au Canada anglais et ailleurs dans le monde. Rappelons-nous combien la grève étudiante de 2012 avait focalisé l’attention du monde entier sur le Québec, et l’immense sympathie sur les cinq continents pour les carrés rouges. On parlait alors d’organiser la « Grève sociale » : en ce début d’année 2024, c’est le moment ou jamais !

Il faut :

  • Voter NON à l’entente de principe pourrie de décembre 2023 ;
  • Démarrer la grève générale MAINTENANT ;
  • Rallier les syndicats du secteur privé ;
  • Mobiliser les étudiants et l’ensemble de la population en soutien au Front commun !