Face à la vindicte de l’État capitaliste, le devoir des marxistes est de défendre les jeunes des banlieues qui ont osé se révolter contre la terreur des flics l’été dernier. Il ne s’agit pas d’une obligation morale « humanitaire » mais de se battre pour l’unification de la classe ouvrière sur la base de ses propres intérêts et contre la montée de la réaction.
Mais la défense des jeunes se heurte au tabou républicain du respect de la propriété privée. Lutte ouvrière (LO) est bien consciente que la bourgeoisie utilise les « valeurs de la République » pour mater les travailleurs et les opprimés (voir son article « “Valeurs de la République” : pour couvrir n’importe quoi », Lutte Ouvrière, 17 novembre), mais elle capitule elle-même devant ces « valeurs » en refusant de prendre la défense des jeunes ! Dans un article de septembre dernier (Lutte de classe n° 234), LO ne cherche ainsi qu’à se démarquer des « casseurs » :
« Nous » ? Ce sont les bureaucrates républicains traîtres qui se « comportent comme des esclaves » des capitalistes en ayant conduit la lutte pour les retraites à la défaite, et qui refusent, eux aussi, de défendre les jeunes des quartiers. En blâmant les travailleurs eux-mêmes pour la défaite, LO dissimule la trahison des bureaucrates et elle s’aligne aussi derrière eux en dénonçant « les émeutiers ». C’est préparer de nouvelles défaites. La rupture avec les « valeurs de la République » impérialiste française est indissociable de la lutte pour une direction révolutionnaire des syndicats.